Solitude sous les étoiles de Lille
Solitude sous les étoiles de Lille
Sur l’éclat argenté d’un trottoir de Lille,
Un être tremblant repose, en son carton serré,
Le froid mordant le rend morose et fragile,
Perdu, invisible, dans ce monde contrasté.
Les passants pressés rentrent, le foyer les attend,
Mais lui ignore la chaleur d’un nid bienveillant,
Depuis qu’il a perdu son logis, tout s’est éteint,
Depuis des lunes, il erre, son sort se fait poignant.
L’amour d’une famille, jadis il l’a connu,
Mais cela semble dater d’une époque révolue,
Des souvenirs d’un fils, d’une fille disparus,
À présent, seul, il marche sous les cieux perdus.
La tête baissée, honteux de mendier une aumône,
Ses doigts gourds tendus, il endure son supplice,
Le silence pesant, la dignité qui s’affaisse,
Et l’automne cruel aggrave son maléfice.
Ces gens-là, déviant pour éviter son regard,
Ils vont où?
Il se désintéresse de leur parcours,
Leurs vies n’ont guère d’importance, son temps est écoulé,
Pour lui, les croyances ne sont plus qu’un discours.
Ni anges, ni démons ne hantent plus ses pensées,
Depuis des siècles, il dort sous le ciel étoilé,
Si la Faucheuse l’appelle, il ne résistera point,
Fermera les yeux, comme l’enfant au sommeil serein.
Sous la lumière pâle des lampadaires en veille,
Ses rêves se fanent comme des roses en hiver,
Chaque souffle est un soupir, chaque pas une querelle,
Dans la nuit glaciale, il erre, solitaire.
Son carton est un radeau dans un océan de rues,
Ses souvenirs sont des voiles déchirées,
Et chaque étoile dans le ciel, un adieu ténu,
À une vie autrefois aimée et bien ancrée.
Sous les réverbères, où la lumière vacille,
Il contemple le ciel, ses étoiles éternelles,
Chaque astre une promesse, chaque lueur une île,
Dans le voile nocturne, il trouve un peu d’étincelle.
Sur l’éclat argenté d’un trottoir de Lille,
Un être tremblant repose, en son carton dressé,
Le froid mordant le rend morose et fragile,
Perdu, invisible, dans ce monde contrasté.
Lui, c’est avec un grand carton.
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