Cantique d’automne des cœurs inaltérables
Les brumes dorées des passions Tissées Sous les frontispices de cuivre où la lumière s’attarde comme une prière assoupie, ravie, je m’avance vers toi, non comme un passant égaré, mais tel un pèlerin qui reconnaît soudain la vie, dans l’air troublé du soir un signe ancien gravé au cœur de la mémoire du monde bénie, les feuillages détachent des sentences d’ocre et de carmin qui, lentement, retombent comme des oracles destinés à consacrer notre alliance infinie. Ta silhouette, plus souveraine qu’un chant oublié sur les lèvres d’un dieu loyal, se dresse dans la pénombre comme une vérité qu’aucune époque ne saurait corrompre royal, et lorsque ma main, avec une révérence que nul langage ne saurait contenir, trouve la courbe de ta nuque sidérale, c’est l’univers entier qui suspend sa respiration pour écouter l’écho ténu de cet instant où tout s’accomplit, lumière chorale idéale. Dans la nef des bois, les vents composent une liturgie de cuivre et de santal sublime, chaque racine devient ...